L’aide apportée aux proches est souvent source de satisfaction. Cependant, les aidants qui ressentent leur mission comme une charge importante peuvent être sujets à la fatigue, au stress et arrivent parfois au bord de l’épuisement.
Comment faire pour vivre sa mission d’aidant de façon positive ?
Il est essentiel pour l’aidant de ne pas s’investir uniquement dans sa relation avec la personne aidée, mais de chercher chaque fois que possible des soutiens extérieurs, de réfléchir à la meilleure organisation possible pour réussir à anticiper les conflits et les situations imprévues.
Comment rester en forme et réussir à conserver une vie sociale en étant proche aidant ? un équilibre de vie aidant-aidé ?
Chez les personnes aidées au domicile, les risques de repli sur soi et d’isolement relationnel augmentent considérablement avec l’avancée en âge, la dégradation de la santé et l’évolution vers la perte totale et irréversible d’autonomie.
Leurs aidants sont eux aussi concernés par le risque d’isolement : 50 % des aidants disent se sentir seuls et non soutenus moralement.
Pour préserver le fonctionnement et l’équilibre du binôme aidant-aidé, il est essentiel que l’aidant soit attentif à lui-même comme à la personne aidée.
Conserver une vie sociale contribue à se sentir mieux, à rester en forme avec un retentissement bénéfique sur la relation au proche aidé.
- continuer à entretenir des relations familiales, amicales, professionnelles si l’aidant travaille en parallèle,
- prendre du temps pour soi, sortir, pratiquer une activité sportive, culturelle ou manuelle,
- accepter de demander de l’aide (voisins, amis, professionnels) et confier les soins techniques à des professionnels (infirmières, aides-soignantes, aides ménagères)
participer à des groupes de paroles avec d’autres aidants afin de prendre du recul sur les situations vécues.
Comment anticiper et prévenir les hospitalisations ?
Les personnes âgées vulnérables et/ou atteintes de maladies chroniques sont fréquemment hospitalisées.
Selon le PMSI, en 2014, 76 100 hospitalisations ont été motivées par une fracture de l’extrémité supérieure du fémur chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Ces fractures sont survenues 9 fois sur 10 à la suite d’une chute qui est responsable de plus de 130 000 hospitalisations/an. D’ailleurs, plus de 2 millions de personnes de plus de 65 ans chutent chaque année et 2/3 de ces chutes surviennent au domicile.
Il est aussi important de noter un taux de ré-hospitalisation non programmé à 30 jours de 14 % (résultat d’étude portant sur une cohorte de patients français âgés de plus de 75 ans).
Pour la personne âgée, chaque hospitalisation représente une rupture de ses conditions habituelles de vie et s’accompagne de certains risques en cours de séjour (sédentarité, dénutrition, chutes, confusion mentale, chutes, effets indésirables des traitements médicamenteux,…). Elle est aussi un marqueur de survenue d’événements défavorables dans les semaines et mois qui suivent, parmi lesquelles des réhospitalisations évitables.
- Identifier les risques d’hospitalisation : décompensation d’une pathologie chronique, présence de fragilités gériatriques, existence d’une dépendance, une situation sociale défavorable.
Pour les cas des chutes, Il est recommandé de rechercher les facteurs prédisposant à une chute :
- âge 80 ans et plus
- sexe féminin
- antécédent de chutes (le risque de récidive de chute est augmenté si une chute est survenue dans les 6 derniers mois)
- antécédent de fractures traumatiques, d’insuffisance osseuse
- douleur (court-circuitant l’information proprioceptive)
- Prise de plusieurs médicaments
- Traitements psychotropes, diurétiques et pour l’antiarythmie
- trouble de la marche ou de l’équilibre
- diminution de la force ou de la puissance musculaire des membres inférieurs
- IMC inférieur à 21 kg.m-2 ou supérieur à 30 kg.m-2
- hypotension orthostatique (une baisse de la tension artérielle lors du passage de la position couchée à la position debout)
- arthrose du rachis et des membres inférieurs
- déformations des pieds, présence de kératoses douloureuses
- troubles de l’appareil locomoteur
- troubles de la sensibilité des pieds
- baisse d’acuité visuelle
- syndrome dépressif
- déclin cognitif
- sarcopénie (diminution de la masse musculaire puis de la force musculaire et des performances physiques)
Et en plus, il est conseillé de rechercher les facteurs précipitant à une chute Il est recommandé de rechercher les facteurs précipitants :
- pathologies associées : cardiovasculaires, neurologiques, vestibulaires, métaboliques (déshydratation)
- facteurs environnementaux : éclairage, encombrement et configuration du lieu de vie, chaussage
- Addictions
- Faire évaluer ces risques par des professionnels (faire appel au DAC du secteur : https://sante.gouv.fr/systeme-de-sante/structures-de-soins/les-dispositifs-d-appui-a-la-coordination-dac/article/la-cartographie-des-dac)
- Suivre les conseils des professionnels hospitaliers ou du maintien à domicile.
Comment aider à gérer les finances et les tâches administratives le plus sereinement possible ?
La gestion de l’argent et du patrimoine est une véritable responsabilité pour l’aidant familial. L’équilibre entre l’autonomie de la personne aidée, le respect de sa liberté, la vigilance vis-à-vis du vol ou des abus financiers et la prise en main de la gestion est une tâche délicate. Celle-ci est souvent source de tension avec la personne aidée ou de conflit avec l’entourage.
Dès les premiers signes d’incapacité du senior aidé à gérer les tâches financières et administrative, il est recommandé à l’aidant de proposer son aide en intervenant de façon progressive :
- Un suivi des comptes peut être mis en œuvre ainsi que des virements automatiques pour le règlement des factures. Il existe des solutions informatiques bancaires pour suivre l’ensemble des comptes en temps réel et confier des cartes de paiement avec un budget déterminé aux aides à domicile, par exemple.
- L’aidant peut proposer son aide pour effectuer la déclaration d’impôt et le règlement des personnes employées comme aides à domicile.
- La procuration bancaire permet à l’aidant de faire fonctionner les comptes au nom ou à la place de la personne âgée ou dépendante, avec l’accord de la personne aidée.
- La procuration générale confère à l’aidant le pouvoir d’accomplir les actes de gestion courantes tels que le paiement des factures, la souscription d’assurance, la gestion locative d’appartements. Elle ne fonctionne pas pour les actes plus engageants comme la vente d’un véhicule ou d’un bien immobilier.
Il est également possible de demander la mise en place d’une protection judiciaire qui permet de bénéficier d’un cadre légal vis-à-vis de la personne aidée et des différents membres de la famille.
- La sauvegarde de justice est une mesure de protection temporaire qui laisse à la personne majeure sa capacité juridique et la libre gestion de son patrimoine. Elle peut être levée en cas de rétablissement de la personne ou être suivie d’une mesure de tutelle ou de curatelle. Elle permet de remettre en cause des actes inconsidérés ou qui portent préjudice à la personne protégée.
*Enquête IPSOS Aidants 2020